Blog entry by Jacques ABRAHAM, Ph.D

Anyone in the world

De nos jours, l’école n’a pas, seulement pour mission le développement des connaissances et des savoirs des élèves, mais aussi leur épanouissement à l’école afin qu’ils s’intègrent le mieux possible dans la société et qu’ils réalisent ainsi leurs potentialités [1, 2]. Aujourd’hui, l’école haïtienne semble passer à côté de cette mission, car presque tous les auteurs haïtiens mettent une étiquette sur cette dernière. Certains, tels Gourgues et Joint respectivement la qualifient d’injuste parce qu’elle prône, à travers les manuels scolaires, la colonialité de l’être et d’inégalitaire et de borlette en ce sens qu’elle contribue à renforcer les clivages en « maintenant la séparation des classes sociales et en augmentant l’inégalité des chances scolaires par l’élimination des faibles et la sélection des élèves forts » [3, 4]. Pour P.E. François [5], cette école est inégalitaire parce qu’elle fait une répartition inégale et différenciée des compétences scolaires et des savoirs entre les élèves des différents établissements scolaires. Certains élèves sont non seulement défavorisés sur le plan socioéconomique, mais aussi ils le sont encore sur le plan des acquis scolaires et des savoirs [6]. De son côté, Tardieu [7] la qualifiait d’école de l’apartheid scolaire, et Abraham affirmait, déjà dans « Ségrégation in basic school in Haïti, reflecting the social relations of inequality » et dans son ouvrage « L’école haïtienne, entre ségrégation et rapports sociaux d’inégalité », qu’elle est l’expression de la ségrégation, sachant que l’apartheid est la phase la plus extrême de la ségrégation scolaire [8, 9]. À en croire à ces auteurs, le système scolaire haïtien semble engendrer des inégalités de bien-être à l’école qui déstabilisent, désorientent et divisent les élèves.

En fait, la question du bien-être à l’école semble ne pas faire partie du registre de certains établissements scolaires en Haïti [7]. Il n’est pas à démontrer que le bien-être à l’école s’avère un paramètre fondamental pour les acteurs éducatifs (élèves, enseignants, gestionnaires d’établissements) [9, 10]. Cet article vise à expliquer comment cette école déstabilise, désoriente et divise les élèves en accordant à certains du bien-être et à d’autres du mal être à l’école.

Dans un premier temps, nous examinerons la littérature afin d’appréhender la question du bien-être scolaire; ensuite nous analyserons l’école haïtienne au regard du bien-être scolaire.


 

  
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